UP 18 – « Nous avons encore besoin des humanités ! »

Le 2ème cycle de l’UP 18 (« Nous avons encore besoin des humanités ! » ) commencera le Vendredi 4 Mars 2011 : « Colonialisme, Anticolonialisme, Postcolonialisme »
(26 rue Francœur, 75018 Paris, 20h15, Métro Lamarck-Caulaincourt)

UP18 Cycle2011

Table Ronde UP 18

Colloque Hans Jonas 25 et 26 février 2011 – Paris

Colloque Ethique de la vie chez Hans Jonas - 25 et 26 février 2011 - Paris

Notre collègue de philosophie Éric Pommier et Catherine Larrère organisent les vendredi 25 et samedi 26 février place du Panthéon à Paris un colloque international sur « l’Ethique de la vie chez Hans Jonas »

Affiche colloque Jonas 01-02

Université Populaire du XVIIIème – compétences, ouverture, cycle d’enseignement, gratuité, dialogue…

Texte de présentation de L’UP18
« Nous avons encore besoin des humanités.

L’Université Populaire retient de l’Université traditionnelle la qualité des informations transmises, le principe du cycle qui permet d’envisager une progression personnelle. Elle garde du café philosophique l’ouverture à tous les publics, l’usage critique des savoirs, la pratique du dialogue comme moyen d’accéder au contenu.
La gratuité est le principe de base : pas d’âge requis, ni de titres ou de niveaux demandés, pas d’inscriptions ni de contrôle des connaissances, pas d’examens, ni de diplômes délivrés. Le cours est dispensé une fois par semaine sur une séance de deux heures : la première est un exposé argumenté, la seconde une discussion de celui-ci.
Des événements s’inséreront au sein du cycle soit pour l’ouvrir soit pour le nourrir soit pour le clore : ce sont nos mix de week-end. Autour d’un artiste invité, s’organisent des débats, des projections, des petites formes de spectacle vivants et un atelier pour enfants. »

Pour écrire:
contact@up18.org
26, rue Francœur, 75018 Paris

Parution: Autour de Bachelard

Nouveautés Encre Marine – Mars 2010
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Voir sur Philo ac-creteil => http://philosophie.ac-creteil.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=45

Autour de Bachelard. Esprit et matière, un siècle français de philosophie de sciences (1867-1962)
Didier Gil
Préface de François Dagognet

Autour de Bachelard, il y a ceux qui l’ont précédé ou annoncé. Plus lointainement, tous ceux avec qui il dialogue. Si sa pensée est bien au centre de ce livre, la présence d’autres penseurs alentour est rien moins qu’indifférente. Ce n’est pas une gravitation d’astres sans histoire, tournant autour d’une imaginaire étoile filante. C’est le périmètre d’action d’une pensée qu’un historien des idées doit examiner avec attention.
1867 : Ravaisson, voyant poindre avec espoir, dans un renouveau spiritualiste, le contrepoids métaphysique à l’essor des sciences, invente le pont-aux-ânes de l’antimatérialisme : « Le matérialisme est l’explication du supérieur par l’inférieur. »
1962 : disparaît Bachelard qui, il y a peu, intitulait Le Matérialisme rationnel son dernier grand livre de philosophie des sciences. Il y cherchait, dans l’histoire récente de la notion de matière, ce qui, renouvelant la science, devait révolutionner l’esprit de la philosophie ; tandis que, de l’autre côté de l’océan, Thomas Kuhn prétend trouver La Structure des révolutions scientifiques sous leurs apparentes tribulations, dans une invariable loi des paradigmes de l’esprit en général. D’un spiritualisme à l’autre, aura-t-on finalement oublié l’original éclat de la lumière bachelardienne ?
À l’obscurité factice d’une longue nuit spiritualiste dont Bachelard aurait surgi de manière épique, ce livre propose d’abord de substituer l’idée d’une lente aurore de l’épistémologie bachelardienne. Comte, Lachelier, Boutroux, Bergson et, en arrière-plan, Démocrite, Aristote, Spinoza, Leibniz, Kant, Fichte, etc. : c’est avec et/ou contre tous ces philosophes que Bachelard donne sa couleur et son brillant propres à la philosophie des sciences au XXe siècle.

http://www.encre-marine.com/livre/?GCOI=29094100545860&utm_source=18&utm_medium=EncreMarineemail&utm_campaign=office_mars_2010&language=FR
2010, 35.00 Euros

Appel à contributions des Cahiers Philosophiques: « Être malade, être patient »

La revue des Cahiers Philosophiques lancent un appel à contribution pour le numéro qu’ils consacreront au problème “Être malade, être patient”

Etre malade est une expérience à la fois étrange et pénible, expérience d’une transformation de soi, à son corps défendant, qui prend la forme de la fatigue, de la douleur, de la modification du corps, dans son aspect extérieur, ses sensations, ses désirs, d’une perte aussi, de mobilité, de mémoire, de vitalité. D’une dépossession qui affecte en profondeur le rapport à soi et aux autres. Dépossession renforcée par les observations inquiètes des proches et plus encore par le statut de patient, indissociable de la prise en charge médicale de la maladie.

Etre patient, être malade : quels rapports, quelles tensions entre ces deux états ? Lire la suite

« Comment parler du corps aux élèves? » (avant-dernière)

Dans le cadre du cycle « Comment parler du corps aux élèves? »
Les Mercredis de Créteil vous convient à l’Université de Paris8-St Denis, salle B 106.

Logo Mercredi de créteil

Les Mercredi de Créteil Mercredi 17 mars, à 16H30, Plaisir du corps, plaisir du sport : le rugby ! par Paul Alart, Directeur des sports de l’Université Paris5-Descartes, et Christophe Paradinas.

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Si vous souhaitez disposer d’éléments bibliographiques, à propos de l’une des conférences, vous pouvez consulter le nouveau site des Mercredis de Créteil :
http://www.ac-creteil.fr/enseignements-mercredisdecreteil-conferenciers.html

« Comment peut-on être systématique? Savoir et encyclopédisme au siècle des Lumières » revue Labyrinthe

Le numéro 34 de la revue Labyrinthe coordonné par Elodie Cassan, « Comment peut-on être systématique? Savoir et encyclopédisme au siècle des Lumières » vient de paraître.

« Si, des Encyclopédistes aux postmodernes, l’esprit de système, synonyme de dogmatisme et de prétention totalisante, dangereuse et déplacée, est mis à l’index, toute visée de  systématicité n’est cependant pas proscrite à l’esprit.
Les Lumières, siècle de systèmes forgés par une raison soucieuse des limites de la connaissance humaine, et critique à l’égard des principes d’où elle part et des conclusions auxquelles elle parvient, ouvrent une enquête théorétique sur le rôle et le fonctionnement de la raison en philosophie. Cette enquête, reconstruite ici dans une perspective interdisciplinaire réduit les réflexions contemporaines sur la dangerosité pour la pensée de la mise en système à une simple variation sur le problème très ancien de savoir comment produire des connaissances certaines et comment progresser dans le savoir. »
(E-C)

Sommaire du dossier Lire la suite

Didier Deleule dans le cadre de « l’Atelier de lecture suivie » sur le Novum Organum de Francis Bacon

LE MERCREDI 10 MARS 2010 AU LYCEE BUFFON
(16 Boulevard Pasteur 75015 Paris) DE 14 h à 17 h

« Atelier de lecture suivie » sur le Novum Organum de Francis Bacon (PUF, coll. « Épiméthée », 2004. Introduction, trad. et notes par M. Malherbe et J.-M. Pousseur), cinquième séance : Didier DELEULE, professeur émérite de l’Université de Paris X-Nanterre, expliquera l’aphorisme 95 de la première partie de l’ouvrage (p. 156-157), extrait dont l’objet pourrait être défini de la manière suivante :  » Le statut de l’expérience chez Bacon : du sillon à la navette « . Des photocopies du texte seront disponibles le 10, accompagnées d’une présentation de Bacon, de ses écrits, et en particulier du Novum Organum.

Travailler moins pour penser plus et surtout mieux…

Depuis le succès qu’on sait du slogan de Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle de 2007, « travailler plus pour gagner plus », j’ai subodoré que l’élection avait été truquée. Je m’explique:  non pas truquée au sens malheureusement si traditionnel  du terme (urnes bourrées, chaussettes doublées, électeurs fantômes etc.), mais pipées de l’intérieur, dans les mots qui font l’essentiel d’une élection et du travail de l’homme-acteur politique. Car travailler plus tout le monde sait que ça n’a comme tel aucun sens: il faudrait au préalable définir ce qu’on entend par « travailler, travail ». En général on conçoit que le travail est une activité qui se distingue du jeu, du bricolage, des hobbies parce qu’il est une activité essentiellement guidée par un souci viscéral, l’appel du ventre, l’implacable besoins de trouver sa subsistance, l’impérieuse nécessité de la survie. Dès lors le travail se caractérise comme champ d’activité visant d’une façon directe ou indirecte la rémunération, et tout ce qui gravite autour de son concept propre, tels que sa pénibilité, son coût, son intérêt etc. relève de l’extériorité et ne le caractérise pas intrinsèquement. Celui qui par une situation privilégiée quelle qu’elle puisse être trouve d’office les moyens de sa pleine subsistance, éventuellement dans le confort et le luxe n’a à proprement parler pas à travailler. Il peut bien s’adonner à des activités intenses plutôt que farniente, ce n’est pas du travail puisque cela s’effectue dans le registre extrinsèque du surplus ou supplément d’existence. Dès lors par contre que l’on s’active en vue d’une rémunération on travaille. Seulement cette activation peut s’effectuer précisément de deux manières: avec goût, à l’issue d’un choix et par plaisir. On travaille alors en aimant ce qu’on fait, on peut-même se passionner pour son travail. C’est en ce sens que Nietzsche vante le travail  des artistes, des aventuriers, des créateurs en tous genres… Mais au contraire comme je l’indiquais précédemment, on peut aussi effectuer son travail à contrecœur, sans aucun plaisir, n’ayant lors même qu’on l’accomplit qu’une obsessionnelle pensée, celle que cesse le temps du travail laborieux, que s’arrête la souffrance et que vienne la pause.

Finalement il y a trois manière possibles d’appréhender le travail:

  1. détester travailler et parvenir soit par chance (grands héritiers privilégiés) soit par ruse et violence (maffieux…) à en être dispensé, ce qui reste tout de même une minorité;
  2. haïr également le travail, mais ne pouvoir subsister sans lui: être en cas prêt, mais uniquement pour subsister (ou pourquoi pas tant qu’on y est pour s’enrichir) à travailler de façon contrainte et servile (travail aliéné selon Marx), en tout cas de façon indifférente à la qualité inhérente du travail;
  3. aimer le travail comme activité consentie sans efforts, avec plaisir et passion, librement (ce peut-être le travail comme destin – Nietzsche et Mallarmé –  ou comme esprit du Beruf, vocation selon Weber)

Or justement pour apprécier à sa juste valeur la phrase de Nicolas Sarkozy, « travailler plus pour gagner plus » il faudrait pouvoir, comme je l’indiquais au début de ce post, déterminer parmi les acceptions du mot travail et les trois attitudes possibles face au travail, celle dont il s’agissait.

Etait-ce à ceux qui détestent le travail et entendent s’arranger pour s’en passer que NS s’adressait? Ce serait inconséquent de demander à des personnes qui organisent leur existence en fonction de leur volonté de ne pas travailler (soit par habitude transmise soit par avantage acquis) de travailler plus. Et ce serait encore plus inconséquent de leur préciser « pour gagner plus ». On s’exposerait alors à être leur risée et je les entends déjà répondre à celui qui les conseillerait ainsi  « il ne manquerait plus que ça qu’il faille maintenant travailler et par dessus le marché pour gagner moins! ».

Etait-ce donc à ceux qui aiment leur travail et l’accomplissent avec fougue et passion? Ceux là ne rechignent pas à travailler, ils ne savent même pas faire autrement que travailler, c’est pour eux une impérieuse nécessité et ils se plaindraient même plutôt de devoir travailler moins et si le salaire qu’ils récoltent de leurs efforts n’est pas complètement indifférent (comme d’autres ils mangent de leur travail), tout du moins n’est il pas primordial. Leur salaire est d’abord l’effectuation du travail lui-même qui les paye largement. La phrase n’aurait donc eu aucun sens à double titre: d’abord parce qu’on ne demande pas sur le ton de l’injonction d’un programme électoral à quelqu’un qui vénère et voue sa vie avec passion au travail de travailler plus. Ensuite par ce que l’argument du « pour gagner plus » n’a pas lieu d’être pour ceux qui tiennent le salaire comme une contingence, un élément exogène au travail lui-même et qui ne saurait déterminer ni même influencer leur choix d’existence. S’il y a des artistes qui ont connu la misère et la faim tandis que d’autres ont connu le succès et la richesse , c’est principalement pour cette raison, que les déterminations extérieures n’ont pas jouées – du moins pas de façon décisive dans leurs orientations.

Etait-ce donc à la plupart d’entre les hommes qui doivent nécessairement travailler « comme ils le peuvent, où ils le peuvent, pour ce qu’ils peuvent » que s’adressait le « travailler plus pour gagner plus »? A ceux qui ont les moyens de haïr et de se passer de travailler pour vivre, souvent dans le confort voire le grand confort et le luxe, pas plus à ceux qui ont la passion de leur travail, celui qu’ils ont choisi et qui donne son sens à leur vie? Non, le travailler plus s’adressait à l’immense majorité de ceux d’entre les hommes qui sont dans la moyenne, qui composent précisément la classe moyenne qui n’est pas celle des élites aventurières, artistiques ou intellectuelles, ni celles qui composent les privilégiés de la finance internationale. Mais celles et ceux qui parfois, trop souvent, consacrent leurs journées à des labeurs en soi bien peu gratifiants et souvent ma lrémunérés, à des tâches qui ne peuvent constituer en elles-mêmes « un salaire ». C’est donc à tous ceux là que s’adressait le travailler plus, à ceux à qui ça faisait le plus mal puisque travailler tout court c’était déjà bien assez, et même, chaque fois que le labeur s’ intensifiait ou que la tâche devenait plus ingrate, travailler c’était déjà trop. Alors travailler plus que trop !

Mais ça n’est pas tout : le « gagner plus » c’était aussi à ces contraints au travail qu’il s’adressait. Dans un premier sens cela pouvait séduire (et visiblement cela a séduit, car qui ne se laisserait pas attirer par une perspective de gains accrus? et n’est-ce pas ainsi que fonctionnent la plupart des échanges, notamment monétaires et que règne le libre échange?). Mais cela aurait du alerter: dès lors qu’on disait « gagner plus » cela n’attestait-il pas qu’on reconnaissait les gains comme devant être augmentés, comme insuffisants. Les électeurs auraient pu se demander pourquoi Nicolas Sarkozy, qui faisait depuis de nombreuses années partie des gouvernements de droite successifs, n’avait jamais envisagé cette équation auparavant, et pourquoi il trouvait soudainement ce slogan. Mais passons, c’était sans doute de la politique au sens le plus noble de la cuisine électorale, et par conséquent c’était de bonne guerre diront certains… Plus embarrassant par contre: en disant de travailler plus à des classes sociales pour l’essentiel concernées par des travaux de pure nécessité et guidées par un souci quasi exclusif de subsistance, Nicolas Sarkozy d’une part proposait l’accentuation d’un rapport pénible à une forme de travail aliénante, mais en ajoutant « pour gagner plus », il accentuait d’autre part l’idée que la principale finalité du travail c’était le salaire, que l’approche qualitative n’importait pas ou que très accesoirement, mais que primait la rétribution extrinsèque. A partir de là, toute la discussion autour de ce qui a fait en grande partie la victoire électorale de NS peut réintégrer son sens: ont été proposées aux classes moyennes-moyennes et inférieures pour lesquelles le travail est la plupart du temps doté de pénibilité forte ou très forte et principalement accompli en vue du salaire un double discours: d’un côté un discours de pénibilité (travailler plus) de l’autre un discours de jouissance (gagner plus). D’une part le sabre, de l’autre le goupillon. Double-bind, discours typiquement aliénant de par la position indécidable qu’il vient occuper face aux interlocuteurs à qui il est adressé. Dès lors que l’on prend un des côtés de l’énoncé on s’apprête certes à souffrir, mais on prépare la satisfaction à venir. Si l’on rejette l’un, on se facilite la vie sur le moment, mais l’on se précipite dès demain vers sa ruibe. Le choix est alors d’autant plus difficile – voire impossible – dès lors qu’il n’en est en réalité pas un,  en tout cas pas pour ceux qui se trouvent dans l’urgence de trancher. La seule solution eut été de discerner la dimension faussement eschatologique d’un tel discours: vous voulez aujourd’hui continuer comme ça à ne pas travailler davantage, demain vous vous appauvrirez. Au contraire vous voulez demain vous enrichir, alors résignez vous dès à présent à travaillez davantage, je suis justement venu pour vous y aider! Discours tout en menaces et en promesses, orienté sur demain, discours « moralisateur » et non pas moral, discours piégeant qui ne pouvait être évité qu’en s’extirpant des situations propices à le rendre audible et crédible.

Du reste les seuls qui n’ont jamais cru à ce discours sont d’une part ceux qui ne travaillent pas et n’aiment pas ça, d’autre part ceux qui travaillent librement et adorent ça. Les premiers ont pour la grande majorité d’entre eux voté pour NS et son double discours prometteur. Les seconds ont pour la majorité voté contre. Le point de bascule s’est fait entre les deux, et c’est l’incontestable talent politique de NS et de ses conseillers d’avoir tenu compte dans le système de démocratie majoritaire, de l’impératif de  manier à bon escient et opportunément la partie de l’auditoire électoral concerné par le dilemme.

Quoiqu’il en soit, je ne saurai que conseiller l’étonnant article que vient de publier le journal Le Monde sur les recherches avancées par des équipes de chercheurs sur les relations entre le travail et les disponibilités intellectuelles. A la fois elles discréditent le slogan présidentiel dans la mesure où en appelant à travailler plus il aurait appelé à penser moins et moins bien; à la fois elles le confortent dans son talent de communiquant politique: plus on s’adresse à ceux qui travaillent déjà dur et plus on s’adresse à ceux qui manquentd’esprit critique et réfléchissent moins. Envers eux par conséquent le discours a toutes ses meilleures chances de ne pas être détecté comme sophistique et trompeur, et obtient un maximum de chances de passer.

L’article du Monde =>
Travailler plus pour devenir bête
LEMONDE.FR | 26.02.09 | 19h09  •  Mis à jour le 26.02.09 | 19h17

Le travail intensif peut altérer les capacités mentales. C’est à cette conclusion qu’aboutit une étude, parue dans la livraison du mois de mars de  The American Journal of Epidemiology. Le phénomène est d’autant plus préoccupant que le sur-travail est monnaie courante. « Les longues plages horaires sont communes dans le monde entier ; dans les Etats membres de l’Union européenne, entre 12 % et 17 % des actifs ont effectué des heures supplémentaires en 2001 », rappellent les auteurs de l’étude.

Une équipe finlandaise a étudié le cas de 2 200 fonctionnaires britanniques, âgés de 35 à 55 ans, sur une longue période, entre 1997 et 1999, puis entre 2002 et 2004. Parmi les sondés, 39 % ont rapporté des horaires hebdomadaires inférieurs à 40 heures, alors que 53 % ont déclaré un emploi du temps de 41 à 55 heures.

Les résultats montrent que ceux qui travaillent plus de 55 heures par semaine ont des capacités mentales amoindries par rapport à ceux qui ont une durée de travail hebdomadaire de 40 heures. Ceux qui avaient une surcharge de travail sont moins bons dans les tests d’évaluation du raisonnement et du vocabulaire.

RAISONS OBSCURES

Les effets constatés sont par ailleurs cumulatifs : selon l’étude, plus la semaine de travail est dense, plus les effets indésirables se font ressentir. Pour parvenir à de tels résultats, les employés ont été soumis à cinq tests différents. Parmi ceux-ci, les scientifiques ont soumis à l’échantillon une liste de vingt mots de une à deux syllabes, en leur donnant deux minutes pour en retenir un maximum.

Si le diagnostic est désormais établi, les causes sont plus obscures. Les scientifiques n’ont pas pu déterminer pour quelles raisons précises la surcharge de travail affectait les facultés mentales. Ils ont toutefois relevé un faisceau de facteurs explicatifs, parmi lesquels figurent une qualité de sommeil inférieure, de la dépression et, d’une manière générale, une hygiène de vie moins bonne.

Cette étude ne constitue qu’une base de départ pour ceux qui l’ont réalisée, car, de leur propre aveu, elle demeure limitée. « La durée de la période d’étude ne semble pas suffisante pour détecter le déclin des fonctions cognitives en général », jugent les auteurs. L’analyse, qui prend pour base des fonctionnaires, « n’est pas représentative de la population active globale », poursuivent-ils.

Le Monde.fr

« 24 heures philo », un blog de petite chirurgie philosophique au quotidien…

Parce que l’accès aux textes consacrés aussi bien modernes que classiques et contemporains peut aujourd’hui bénéficier de l’apport puissant, rapide et si l’on y prend garde fiable de d’Internet, nous avons pris l’initiative, en plus de la publication de textes philosophiques que nous proposons dans ces pages, de signaler et de commenter certains blogs particulièrement pertinents et stimulants pour le questionnement philosophique.

Ainsi le blog « 24 heures philo » qui peut-être pris comme un judicieux pendant à la célébrissime série vidéo « 24 heures chrono » dont on sait l »engouement des jeunes et moins jeunes pour le caractère haletant et en temps réel des épisodes successifs.

Ce blog de la plate forme Libération propose régulièrement, en plus de posts en forme d’articles (ex. « Pour une critique de la raison neurobiologique » ) des commentaires analytiques en forme de véritables dissections d’expressions particulièrement savoureuses ou étranges, parfois communes et pourtant singulières, telles que « fendre l’armure » ou « je suis en vrac »…

Le post actuel est consacré à une expression très commune et pourtant ambitieuse « jouer dans la cour des grands »…

Nous n’avons pas résisté à la tentation vous en donner un petit avant goût :

« Jouer dans la cour des grands», une expression disséquée, Par Giorgione

D’une équipe ou d’un sportif dont la présence à tel tournoi est inattendue, d’un homme politique dont la carrière progresse spectaculairement, d’un chef d’État ayant nouvellement accès aux instances dirigeantes où il n’avait pas encore sa place (G8, sommets européens), on entend dire : «Il joue désormais dans la cour des grands.»

Métaphore scolaire qui sent bon son potache : cour avec quelques marronniers ou tilleuls, un espace libre avec buts pour le foot (ou le hand), support de panier pour le basket et voilà pour le lieu. Des cris, des bousculades (les Grands sont «forts», «ils sont brutaux») et sur un bord, timide, incrédule, un peu terrifié aussi, un «petit» qui vient de quitter sa cour, son monde – on a presque envie de dire sa mère… N’est-ce pas attendrissant ? »

=> Lire la suite « Jouer dans la cour des grands», une expression disséquée »